mardi 13 septembre 2016

Lecture : Richard Ford - Week-end dans le Michigan

Richard... Tu m'agaces.
Certes je ne te connais pas. Et c'est à peine si je te reconnaîtrai si d'aventure je te croisai au bas de la rue. Cette perspective a certes peu de chances de se produire : tu as 72 ans et aux dernières nouvelles, tu vis dans le Maine. 

Richard... J'aurai aimé aimer tes livres.
En plus tu as poussé la pudeur à ne pas faire crouler les étals des librairies sous ta production : huit romans entre 1976 et 2014 c'est ce qui s'appelle une production raisonnée. Et même si on y ajoute trois recueils de nouvelles, tout cela reste très sage. Ton aîné et collègue Cormac McCarthy, qu'ici en France on catalogue aussi dans le mouvement du "Dirty Realism" (et qui comme toi a décroché le Pullitzer de Littérature) en a publié treize sur une période similaire. 

Richard... Canada ou Michigan, et après ? 
J'ai découvert ton univers dans "Canada" dont j'ai aimé le démarrage et l'idée, il faut dire que tu sais y faire pour installer une ambiance et embarquer ton lecteur dès les premières pages. Tu as bien failli m'avoir à nouveau avec "Week-end à Michigan" d'ailleurs... Mais là le soufflé est retombé après un peu plus de 150 pages. Et quand il en reste 340, ça fait un paquet de feuilles à tourner. Alors j'avais déjà détecté ta propension à prendre des chemins de traverse à la lecture de "Canada". Mais pour aller dans le Michigan, tu as mis du temps. Un foutu temps... Trop de temps ! Richard, tu sais écrire. J'aimerai avoir le quart de la moitié du dixième de ton talent mais bon sang, que de longueurs !

Bon. Faut que je te fasse une confidence. C'était pas forcément le bon moment pour moi de lire "Week-end dans le Michigan". Faut avoir des sourires plein l'estomac avant de se plonger dans ces 500 pages. Et surtout pas des papillons de nuit dans la tête. Parce que les confidences et les états d'âme de ton héros journaliste sportif qui a perdu son petit garçon après une maladie, ça m'a pas arrangé. Il est pas drôle ton bouquin, et c'est ton choix, ça on peut pas dire. Mais franchement, tu aurais pu nous virer 300 pages et en faire un truc ramassé autrement plus puissant. Alors sans rancune Richard, et peut-être à une prochaine.

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