lundi 27 mars 2017

L'humeur du... 27 mars

Le salon "Livre Paris" vient de fermer ses portes sur le défilé écœurant des candidats à la bouffonnerie présidentielle. Chacun y est allé de sa petite phrase sur son auteur favori, sur son livre de chevet... Nauséeux de sourires torves et de "bon sentimentalisme" réchauffé. La culture demeure la grande oubliée de cette mascarade qu'on appelle la campagne électorale. Les culs terreux de journalistes à la solde des grands patrons de presse font la pluie et le beau temps en débitant des inepties qui régalent le petit peuple. Le même qui pense que dans cent ans on parlera encore de Marc Lévy comme de Stendhal et qui connait tout son Harry Potter par cœur mais qui n'a jamais entendu parler de Lewis Carroll. Le monde du livre se sclérose autour des éternels identiques éditeurs, même si certains sauvageons adeptes de l'impertinence font de la résistance. Tout cela ronronne plutôt gentiment et on sert les mêmes poncifs dans les médias asthmatiques dont la mission est d'endormir le bon peuple. 
C'est drôle ce que l'inconscient populaire peut fabriquer comme fantasme à la peau dure. Quand on parle d'écrire des livres, beaucoup de gens s'imaginent que l'on en vit - et plutôt bien même. Pour eux, l'auteur est forcément pété de pognon, blindé de thunes. Mais pour un Musso ou un Bussi, combien de milliers d'anonymes ? Et le talent n'a rien à voir là-dedans, bien entendu. Enfin, bien entendu, c'est pas sûr : étonnant le nombre de gens qui s'imaginent aussi que les chiffres de vente sont indexés sur la qualité du livre. Mais bon, puisqu'on le dit à la télé ou dans l'Express...
Pour information, d'après les chiffres de la SGDL (Société des Gens De Lettres) 90% des auteurs qui adhérent à la sécu des auteurs gagnent moins du smic avec leurs droits d'auteurs. 

Finalement la seule bonne nouvelle de ce salon Livre Paris, c'est qu'une fois de plus le livre papier garde les faveurs du public, et que les ventes d'e-books connaissent une érosion un peu partout. J'ai rien contre le support, mais plutôt contre les ayatollah qui le vénèrent. Tous les illuminés qui se sont paluchés sur l'arrivée des liseuses et des e-books en annonçant la mort du livre papier sous peu se sont foutus le doigt dans l’œil jusqu'au sphincter. Et ça me fait bien marrer.

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